SAUVETAGE DU MANCHOT GORFOU SAUTEUR
En 2011, un navire cargo a coulé dans l’océan Atlantique déversant des centaines de tonnes d’hydrocarbures sur un site du patrimoine mondial. Il n’a fallu que quatre jours ouvrés au Fonds pour approuver un financement d’urgence pour soutenir la réhabilitation d’environ 5 000 gorfous sauteurs menacés.
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Le site du patrimoine mondial des îles Gough et Inaccessible est l’un des endroits habités les plus isolés de la planète. Situé dans l’océan Atlantique Sud, la chaîne d’îles se trouve à plus de 2 000 milles de la terre émergée la plus proche. Elle possède l’un des milieux marins les moins perturbés de la zone tempérée, en raison de cet isolement.
Le site est devenu un havre pour les oiseaux en particulier ; les îles accueillent 65 % de la population mondiale des manchots gorfous sauteurs du Nord (Eudyptes moseleyi). Classés dans la catégorie « menacées d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature, leur nombre a considérablement diminué au cours des dernières décennies en raison de la surpêche et du changement climatique.
Le Fonds a réagi très rapidement, dans des délais très courts. Les fonds ont été très vite débloqués, ce qui signifie que le projet a pu avancer beaucoup plus rapidement que prévu. Cela est particulièrement important en cas d’échouage de navires transportant des hydrocarbures et de déversement de ceux-ci : on a plus de chances de minimiser les impacts si l’on agit vite.
La population de manchots déjà en déclin a été sévèrement mise à l’épreuve lorsque le 15 mars 2011, un navire cargo a coulé près de l’île Nightingale, une des principales colonies de reproduction du site. On estime à 1 500 tonnes le pétrole qui s’est déversé dans l’océan, recouvrant des milliers de pingouins gorfous sauteurs d’hydrocarbure.
En tant que territoire britannique d’outre-mer, ce site serait en principe inéligible et ne devrait donc obtenir aucune aide du Fonds. Une exception a toutefois été faite, étant donné l’urgence et l’ampleur potentielle de la catastrophe. Le Fonds a approuvé le financement d’urgence visant à soutenir un programme de secours et de réhabilitation des oiseaux touchés en quatre jours ouvrés seulement.
Dès réception des fonds, le Département de la conservation de Tristan da Cunha (autorité de gestion des îles Gough et Inaccessible) a rapidement agi en attrapant et transportant les manchots mazoutés hors de l’île Nightingale, où il n’existe aucune source naturelle d’eau douce.
Au total, 4 000 manchots gorfous sauteurs mazoutés ont été capturés et réhabilités avec succès sur l’île voisine de Tristan da Cunha par l’équipe d’intervention. 1 000 autres manchots ont été confinés sur l’île Nightingale pour les empêcher d’aller dans l’eau contaminée jusqu’à ce que le danger soit écarté.
L’équipe en charge de l’intervention a reçu une aide considérable de la part des membres de la communauté locale. Ceux-ci ont utilisé leurs propres bateaux pour localiser et attraper les oiseaux de mer mazoutés. Ils ont même été jusqu’à convertir la piscine de l’île en un centre de réhabilitation pour les manchots.
À la fin du traitement, tous les manchots rétablis ont été bagués puis relâchés pour être surveillés. Selon les premières données reçues peu après leur remise en liberté, la plupart des oiseaux bagués ont réussi à partir pour leur migration annuelle, signe qu’ils ont une réelle chance de survie.
Des études réalisées sur la reproduction des manchots de l’île Nightingale l’année suivante semble démontrer que le déversement d’hydrocarbures n’a nullement affecté leur reproduction en 2012. Ce remarquable succès de l’équipe intervenante atteste de la rapidité de réaction du Département de la conservation et de la communauté locale, rendue possible grâce au soutien du Fonds.
Cinq ans après, le site du patrimoine mondial des îles Gough et Inaccessible continue d’accueillir la population la plus importante du monde de manchots gorfous sauteurs du Nord en âge de se reproduire, et il demeure donc un site d’importance pour la survie de l’espèce.
Un délai de réponse rapide est l’essence même de l’activité du Fonds. Notre durée moyenne de traitement des candidatures est de 3 jours ouvrés*. En situation d’urgence, lorsque le temps compte, la rapidité peut faire la différence entre des dommages irréparables et la restauration des sites comme celui des îles Gough et Inaccessible.
*données collectées entre janvier 2014 et mai 2016